Après avoir rasé la maison « hantée » du quartier Indenié, « propriété du quartier Adjamé-village », et en dépit de la manifestation, in situ, de la chefferie pour réaffirmer sa propriété sur ledit site, les machines du District ont marché sur le quartier Adjamé-village.
Il y a-t-il une limite pour le district dans sa volonté « d’embellir » Abidjan au point de tout raser? Assurément non !
En effet, le District d’Abidjan a rasé le site qui abritait la « maison hantée » en face des sapeurs-pompiers militaires de l’Indenié, le 6 juillet dernier, en catimini, pour dit-on des raisons de sécurité. En colère, face à ce qu’elle considère comme un manque de considération de la part du gouverneur du district qui n’a pas pris soin de les prévenir avant de passer aux actes, les notables d’Adjamé –village ont organisé une manifestation sur ledit site pour réaffirmer leur propriété irréversible sur ladite parcelle.
Quelques jours après, c’est-à-dire ce week-end, et comme dansla réponse du berger à la bergère, les machines du gouverneur du district d’Abidjan, Cissé Bacongo, ont battu les pavées au quartier Adjamé-village. Rasant tout ce qui ne leur semblait pas conforme au projet ‘’d’embellissement d’Abidjan’’ qui semblent justifier tous le déguerpissement forcés imposés aux populations des quartiers démunis d’Abidjan. Si ce n’est une opération d’autorité pour narguer le quartier Adjamé-village, cela y ressemble trait pour trait. C’est peut-être aussi ça le prix à payer pour les voitures du district d’Abidjan à distribuer aux chefs des villages Atchans et Attié. Il faut simplement espérer que le district dans sa mission, quoique régalienne n’objecte pas les intérêts et l’accord des populations, ses premiers mandants.
C’est le lieu de souligner que Jacques N’Koumo, notable du village, dans une interview accordée au confrère Lavenir dénonçait déjà cette procédure inhumaine. Et ce, non sans expliquer que de maison hantée, il n’en était rien puisque celle-ci était la résidence du Directeur général de la compagnie forestière de l’Indénié, M. Jean Tiber. Cette maison avait 119 ans. Elle a été bâtie en 1905, après que la chefferie d’alors eut cédé le site à la Compagnie forestière de l’Indénié, basée à Abengourou, pour installer une scierie à l’emplacement actuel de la caserne des sapeurs-pompiers qui, auparavant, était située sur l’espace actuelle qui abrite la cathédrale Saint-Paul du Plateau.
Aristide YAHAULT