EDUCATION-SANTE: bras de fer autour de la grève ‘’la prime à tous les fonctionnaires’’

« Créer un cadre décisionnel pour traiter efficacement notre revendication : les primes dans le secteur Education Formation de Côte d’Ivoire, fixer clairement un seul objet de discussion : la question des primes ; établir un chronogramme clair des discussions : on commence quand et on termine quand pour que notre décret soit signé ? Sans ça tout le reste est zéro’. C’est l’objectif réaffirmé par les organisations syndicales (CEPENSI, ESEF-CI, FESAPPCI, SYNESCI, FEFR-CI, MESEF-RS, COSEF-CI et PFEF)  à 24 heures d’une grève annoncée depuis. Ajoutant que ‘’la grève aura lieu les 15, 16 et 17 octobre 2024 sur toute l’étendue du territoire ivoirien au primaire, au secondaire général, au secondaire technique et à la formation professionnelle, dans toutes les écoles, dans tous les établissements, dans tous les services du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation. Rien ne saurait nous distraire. Rien ne saurait ébranler notre détermination. Faites tout ce que vous voulez, on ira jusqu’au bout  pour la prime !!! ‘’’

En effet,  ces organisations syndicales, organisatrices de la grève,  dénoncent une manœuvre de désinformation des autorités gouvernementales  qui, après une réunion organisée au ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation le dimanche 13 octobre, ont annoncé que ‘’ les enseignants dans  leur grande majorité disent NON à la grève annoncée par leurs confrères les 15 , 16 et 17 Octobre prochains’’

 » Le MIDD , le mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits n’est pas en grève. Faites confiance à votre syndicat. Faites confiance à madame le ministre qui est notre porte-parole auprès du gouvernement. Votre leader que je suis, travaille et suis de très près la question de l’obtention des primes’‘  a dit Paul Gnobo, le secrétaire général du MIDD pour qui la revendication peut se faire sans manifester des états d’humeur.

Même son de cloche du côté du SYNEPPCI, le Syndicat National de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire. Pour son premier secrétaire général adjoint Ernest Koutou, point n’est question d’arrêter les cours:  » Nous avons rencontré le mercredi dernier tous nos secrétaires généraux et régionaux et la décision qui a sanctionné nos travaux est que le SYNEPPCI est pour la prime, mais dans la négociation. Vu que le comité national de dialogue social de la fonction publique a été mis en place pour poursuivre les négociations. En conclusion nos secrétaires généraux ont décidé de ne pas suspendre les cours’‘.

Le CSE-ID, le Collectif des Syndicats de l’enseignement du 1er Dégré, signataire du préavis de grève a finalement décidé de  » tourner le dos » à ses compagnons. Le dialogue est aussi pour lui la seule voie qui vaille: » Quand on a obtenu des choses par la négociation, il faut laisser le temps à l’administration, à l’Etat de réfléchir. C’est ce que nous dirons demain lundi 14 Octobre à nos camarades au cours d’une réunion que nous avons convoqué. Et, rassurez-vous, nous prendrons ensemble des décisions dans l’intérêt supérieur de la nation ‘‘ a affirmé Jérôme Ourizalé, son porte-parole.

Par ailleurs, les représentants de  ces 3 faîtières ( Le MIDD,  SYNEPPCI et  CSE-ID), ont annoncé que le nombre de leurs syndiqués représentent environ 80% de l’effectif des enseignants.

Des engagements salués par la ministre Mariatou Koné qui a réitéré à ses hôtes et aux enseignants en général sa volonté de valoriser la fonction enseignante et d’en faire le principal pilier du rayonnement de l’école ivoirienne.

Si des trois organisations syndicales reçues par la ministre Mariatou Koné, une seule (CSE-ID)  est signataire dudit préavis. Les huit autres organisations syndicales signataires dudit préavis campent toujours sur leur position du jusqu’au-boutisme.  Elles exigent trois engagements de la part des autorités gouvernementales : «Créer un cadre décisionnel pour traiter efficacement notre revendication : les primes dans le secteur Education Formation de Côte d’Ivoire, fixer clairement un seul objet de discussion : la question des primes ; établir un chronogramme clair des discussions : on commence quand et on termine quand pour que notre décret soit signé ? Sans ça tout le reste est zéro ».

Si ces huit organisations syndicales ont décliné, sans coup férir, la réunion du 13 octobre avec la ministre Mariatou Koné, il leur sera difficile de ne pas obtempérer face à la menace brandie par la ministre d’Etat, ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, Anne Oulotto. Le bars de fer est engagé.

Dans un courrier N° 2097 daté du 11 octobre 2024, la ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration dénonce une grève en violation  de la loi N°92-571 du 11 septembre 1992 fixant les modalités  de la grève dans les services publics et brandit la menace  des mesures pécuniaires et des sanctions disciplinaires.

Comme on le voit cette grève annoncée n’a pas encore fini de livrer ses surprises. Et cela jusqu’au 15 octobre au matin.  

Aristide YAHAULT

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