BENIN: le mauvais coton filé par le procureur à NSIA qui plombe le 3ème mandat de Talon

  De qui s’agit-il ?  Le procureur Mario Metonou, soutenait mordicus, au cours de son point de presse,  que le Bénin venait de déjouer un coup  d’état. Lees mis en cause  étaient le ministre des Sports, Oswald Homeky, l’homme d’affaires Olivier Boko et le colonel Dieudonné Tévoédjrè. Tous les trois sous les verrous depuis. Une tentative de déstabilisation  qui visait à renverser le président Patrice Talon, a poursuivi le Procureur.

Mieux l’une des pièces maîtresses de son argumentaire, citée comme preuve,  était « le compte ouvert dans les livres de la banque NSIA en Côte d’Ivoire, le 06 août 2024, au profit du Commandant de la Garde Républicaine, le colonel Dieudonné Tévoédjrè. Lequel compte avait un solde initial, à l’ouverture,  de cent cinq millions de F CFA (105 000 000 FCFA). Et que pour achever de  vaincre la résistance du Commandant de la Garde Républicaine, ils lui ont promis et remis le 24 septembre 2024, en espèce, une somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) décomptée en 129 lots de dix millions constitués de billets de dix mille et 42 lots de cinq millions constitués de billets de 5000. Cette somme aurait été mobilisée par Mr Olivier BOKO », avait lancé le Procureur spécial.

A peine annoncée que cette preuve de l’ouverture d’un compte avec un solde initial de cent cinq millions de F CFA pour le compte du colonel Dieudonné Tévoédjrè, tombe à l’eau.

C’est une déclaration de groupe NSIA qui soutient que de compte au nom du patron de la garde présidentiel, il n’en est rien. Il s’agit plutôt d’une police d’assurance vie « NSIA Prestige ». Malheureusement, la valeur de cette police d’assurance  n’est que de 55 millions de F CFA et date non pas  du 06 août 2024, mais du 09 juillet 2024. Par cette déclaration, le Groupe NSIA que l’on a voulu salir restitue la réalité de ses livres comptables qui n’atteste aucune les déclarations du Procureur spécial.  

Une situation qui ajoute à la cacophonie enrobée de précipitation dans une affaire mal goupillée qui pue le téléchargement d’un troisième mandat présidentielle au Bénin  pour Patrice Talon qui, pourtant jure sur tous les toits qu’il ne se présenterait pas à un troisième mandat. Lui dont le deuxième mandat s’achèvera en 2026. Sa conférence de presse du  8 février 2024 en témoigne. Ce jour-là, Patrice Talon soutenait qu’il ne briguera pas un troisième mandat à l’expiration du second, en 2026. « Aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République, insiste Patrice Talon. Personne au Bénin ne pourra le faire, à commencer par moi-même. Tant que cette phrase demeure dans la Constitution, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs », avait-il promis.

Le sage africain a dit : « quand ion marche, on laisse des traces ». Malheureusement, à l’analyse des traces de Patrice Talon au cours de ses deux mandats de Président de la République qui seront à leur terme en 2026, que de frustrations déclinées en chasse à l’opposition et aux partenaires d’hier.  Une Toute chose symptomatique d’une volonté claire de garder le pouvoir pour lui et pour son clan de laudateurs. .

En effet, Sébastien Ajavon qui l’avait soutenu au 2e tour de l’élection présidentielle de 2016  en demandant à ses partisans de voter pour Talon, est aujourd’hui en exil, condamné à 25 ans de prison au Bénin,  pour terrorisme, trafic de drogue et doit payer 167 milliards Fcfa à l’État.

 Lionel Zinsou qui avait été son adversaire à l’élection de 2016, aujourd’hui ne peut plus se présenter à une quelconque élection au Bénin, à cause d’une condamnation de la justice.

 Aux législatives de 2019, aucun candidat de l’opposition ou candidat indépendant n’avait eu le droit de se présenter. L’assemblée nationale était donc constituée que des partisans de Talon.

Pour la présidentielle de 2021, après avoir neutralisé ses adversaires de poids, deux autres candidats sérieux ont émergé. Ils ont été condamnés à 20 ans de prison 3 mois avant l’élection.  Il a été réélu sans difficulté. Oswald Homeky a été viré du gouvernement parce qu’il a osé dire qu’il avait une préférence pour l’après Talon. Olivier Boko, meilleur ami du Président Talon qui est parti en exil avec lui en 2012, le finançait pendant l’exil, qui a financé sa campagne présidentielle, a été arrêté avant hier, dans un contexte où il devenait le favori de l’opinion pour succéder à Talon.

 En 2019, Yayi Boni l’ancien Président a échappé de peu à une arrestation. Ainsi va l’Afrique et ses donneurs de leçon à la CEDEAO.  

Aristide YAHAULT

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