CORRUPTION/ BLANCHIMENT D’ARGENT : la Côte d’Ivoire épinglée par le GAFI

La Côte d’Ivoire a été placée sur la « liste grise » du GAFI (Groupe d’action financière) en raison des préoccupations liées au blanchiment d’argent, à la corruption,  et au financement du terrorisme etc. Et ce, certainement  au regard de l’actualité socioéconomique et sécuritaire de la zone ouest africaine d’une part. Et d’autre part, les différents trafics transfrontaliers dont le trafic international de cocaïne et le trafic international du passeport ivoirien.  Des trafics qui sont généralement fécondateurs du blanchiment d’argent etc.

A cela, il n’est pas superflu d’ajouter la corruption  rampante, elle-même fille d’une mauvaise gouvernance assortie d’impunité  dans laquelle vit la Côte d’Ivoire. Toutes choses qui font de la Côte d’Ivoire un eldorado pour tous les trafiquants.

Même que les procès pour le trafic international de cocaïne (2 tonnes de cocaïne saisie en Côte d’Ivoire) et pour le  trafic de passeports qui ont récemment eu lieu au Pôle Economique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau n’ont pas suffi à rendre à la Côte d’Ivoire  son honorabilité  économique et financière. Bien au contraire, ces procès n’ont fait qu’enfoncer une porte ouverte que personne ne voulait voir. Et vlam…

Pour la Côte d’Ivoire dont c’est une grande première, figurer sur la « liste grise » du GAFI  apparait comme la sanction. Une sanction d’une gouvernance qui a perdu les normes de transparence, de  légalité et de justice prescrites par les institutions de Bretton woods.

C’est le lieu pour le gouvernement de reconnaître ce passage à vide, quoique difficile à avaler, et rassembler les intelligences en dehors des connivences nuisibles pour redresser le gouvernail Ivoire.  Parce que, autant la Côte d’Ivoire n’a pas atterri sur cette liste par incantation, autant elle ne sortira de celle-ci par incantation non plus. Il faut agir là où il y eu des inactions et savoir anticiper sur les mauvaises habitudes qui ont la peau dure dans ce milieu.   

Ainsi, peut-être que d’ici deux ans, la Côte d’Ivoire sera sortie de cette « liste grise » dite de « surveillance renforcée » comme le Sénégal qui a accepté, hier,  selon la  présidente du GAFI, la mexicaine Elisa de Anda Madrazo,  d’appliquer « des mesures substantielles pour traiter les points de son plan d’action ». Notamment en renforçant sa capacité à enquêter et à poursuivre les cas de blanchiment d’argent liés à la corruption.

C’est le lieu de souligner qu’outre la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Angola ont aussi été ajoutés à la liste grise du GAFI.

Aristide YAHAULT

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